Une guerre, deux républiques
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Compétences
on الأربعاء، 19 ديسمبر 2012
Une
guerre, deux républiques
Lettre
ouverte à son excellence M. le Président de la République Française François
Hollande
Monsieur le
Président ;
Vous êtes le
premier président de la République Française qui ne soit pas directement –ou indirectement- impliqué personnellement
dans la guerre contre le peuple Algérien. Ceci vous donne l’opportunité de mesurer plus objectivement les retombées
du colonialisme en Algérie.
Notre
combat pour la liberté -fort du soutien
de tous les peuples opprimés - a déclenché
un processus irréversible qui a libéré
les peuples, affranchi la « République » des pesanteurs de l’histoire
coloniale et des visées réactionnaires de ses ennemies.
Cette guerre,
imposée au peuple algérien par l’aveuglement des tenants d’un système colonial
pur et dur, a libéré les algériens et
les peuples d’Afrique du joug colonial. Elle
a aussi libéré certains français de leurs illusions en enterrant à jamais le mythe de
« l’Algérie française ».
Cette guerre
a, surtout, abouti à deux républiques : La République Démocratique et
Populaire en Algérie et La 5èmme
République en France.
Voyez-vous
Monsieur le président nous partageons une histoire conflictuelle mais nous
partageons aussi des valeurs un avenir /
Monsieur le
Président ;
Vos prédécesseurs
ont choisi d’ignorer le passé, transgresser les valeurs et insulter l’avenir
Les algériens, bien
installés chez eux, expriment
aujourd’hui un vœu ; celui de voir les français -qu’ils ont combattu pour
libérer leur terre- assumer leur devoir d’Homme pour s’occuper désormais de l’avenir.
Il y a bien des français qui renient ce que la France avait
fait en Algérie. Je vous invite, monsieur le président, à lire le premier
paragraphe du témoignage poignant d'un homme crédible: Alexis de Tocqueville,
1805-1859
"Je suppose, Monsieur, pour un moment que l'Empereur de
la Chine, débarquant en France à la tête d'une puissance armée, se rende maître
de nos plus grandes villes et de notre capitale. Et qu'après avoir anéanti tous
les registres publics avant même de s'être donné la peine de les lire, détruit
ou dispersé toutes les administrations sans s’être enquis de leurs attributions
diverses, il s'empare enfin de tous les fonctionnaires depuis le chef du
gouvernement jusqu'aux gardes-champêtres, des pairs, des députés et en général
de toute la classe dirigeante ; et qu'il les déporte tous à la fois dans
quelque contrée lointaine. Ne pensez-vous pas que ce grand prince, malgré sa
puis-sante armée, ses forteresses et ses trésors, se trouvera bientôt fort
embarrassé Pour admi¬nis¬trer le pays conquis ; que ses nouveaux sujets, privés
de tous ceux qui me-naient ou pouvaient mener les affaires, seront incapables
de se gouverner eux-mêmes, tandis que lui, qui, venant des antipodes, ne
connaît ni la religion, ni la langue, ni les lois, ni les habitudes, ni les
usages administratifs du pays, et qui a pris soin d'éloigner tous ceux qui
auraient pu l'en instruire, sera hors d'état de les diriger. Vous n'aurez donc
pas de peine à prévoir, Monsieur, que si les parties de la France qui sont
matériellement occupées par le vainqueur lui obéiront, le reste du pays sera
bientôt livré à une immense anarchie.
Vous allez voir, Monsieur, que nous avons fait en Algérie
précisément ce que je supposais que l'Empereur de la Chine ferait en
France".
En vous
accueillant sur notre terre, en ami, je
vous souhaite un bon séjour M. le président/
Achour Fenni
Poète
Alger
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