Une guerre, deux républiques




Une guerre, deux républiques

Lettre ouverte à son excellence M. le Président de la République Française François Hollande

Monsieur le Président ;
Vous êtes le premier président de la République Française qui ne soit  pas directement –ou indirectement- impliqué personnellement dans la guerre contre le peuple Algérien. Ceci vous donne l’opportunité  de mesurer plus objectivement les retombées du colonialisme en Algérie.

Notre combat  pour la liberté -fort du soutien de tous les peuples opprimés  - a déclenché un processus irréversible  qui a libéré les peuples, affranchi la « République » des pesanteurs de l’histoire coloniale et des visées réactionnaires de ses ennemies.  
Cette guerre, imposée au peuple algérien par l’aveuglement des tenants d’un système colonial pur et dur, a  libéré les algériens et les peuples d’Afrique du joug  colonial. Elle a aussi libéré certains français de leurs illusions  en enterrant à jamais le mythe de « l’Algérie française ».
Cette guerre a, surtout, abouti à deux républiques : La République Démocratique et Populaire  en Algérie et La 5èmme République en France.

Voyez-vous Monsieur le président nous partageons une histoire conflictuelle mais nous partageons aussi des valeurs un avenir /
Monsieur le Président ;
Vos prédécesseurs ont choisi d’ignorer le passé, transgresser les valeurs et insulter l’avenir
Les algériens, bien installés chez eux,  expriment aujourd’hui un vœu ; celui de voir les français -qu’ils ont combattu pour libérer leur terre- assumer leur devoir d’Homme pour s’occuper désormais  de l’avenir.

Il y a bien des français qui renient ce que la France avait fait en Algérie. Je vous invite, monsieur le président, à lire le premier paragraphe du témoignage poignant d'un homme crédible: Alexis de Tocqueville, 1805-1859

"Je suppose, Monsieur, pour un moment que l'Empereur de la Chine, débarquant en France à la tête d'une puissance armée, se rende maître de nos plus grandes villes et de notre capitale. Et qu'après avoir anéanti tous les registres publics avant même de s'être donné la peine de les lire, détruit ou dispersé toutes les administrations sans s’être enquis de leurs attributions diverses, il s'empare enfin de tous les fonctionnaires depuis le chef du gouvernement jusqu'aux gardes-champêtres, des pairs, des députés et en général de toute la classe dirigeante ; et qu'il les déporte tous à la fois dans quelque contrée lointaine. Ne pensez-vous pas que ce grand prince, malgré sa puis-sante armée, ses forteresses et ses trésors, se trouvera bientôt fort embarrassé Pour admi¬nis¬trer le pays conquis ; que ses nouveaux sujets, privés de tous ceux qui me-naient ou pouvaient mener les affaires, seront incapables de se gouverner eux-mêmes, tandis que lui, qui, venant des antipodes, ne connaît ni la religion, ni la langue, ni les lois, ni les habitudes, ni les usages administratifs du pays, et qui a pris soin d'éloigner tous ceux qui auraient pu l'en instruire, sera hors d'état de les diriger. Vous n'aurez donc pas de peine à prévoir, Monsieur, que si les parties de la France qui sont matériellement occupées par le vainqueur lui obéiront, le reste du pays sera bientôt livré à une immense anarchie.

Vous allez voir, Monsieur, que nous avons fait en Algérie précisément ce que je supposais que l'Empereur de la Chine ferait en France".

En vous accueillant sur notre terre, en ami,  je vous souhaite un bon séjour M. le président/
Achour Fenni
Poète
Alger

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